L’intelligence artificielle : de quoi parle-t-on ?

L’IA est une notion qui n’est pas apparue spontanément dans le paysage scientifique du XXe siècle. Elle est le fruit d’une évolution naturelle des techniques visant à améliorer la vie quotidienne des personnes. Elle permet par exemple la réalisation de certaines tâches difficiles ou répétitives. On l’utilise également dans la résolution de certains calculs et de certains problèmes de mathématiques. 

Alan Turing est à l’initiative des tous premiers articles évoquant l’intelligence artificielle. Le plus célèbre d’entre eux est « Computing Machinery and Intelligence ». L’auteur explore le problème de l’intelligence artificielle, en se posant la question suivante : les machines peuvent-elles penser ? Il effectuera plusieurs tests, appelés « Test de Turing », où il teste les facultés d’une machine à tenir une conversation humaine. 

Il fixe les bases de l’IA, et depuis, les chercheurs dans cette science essaient de répondre aux différentes questions posées par Alan Turing. 

En 1956, lors d’une conférence à Darmouth College, l’intelligence artificielle devient officiellement une discipline scientifique. Ce domaine sera étudié dans de prestigieuses universités. Ayant comme objectif d’imiter l’intelligence humaine en concevant des machines capables de reproduire les comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification, et la créativité, à partir de la construction et à l’application d’algorithmes dans un environnement informatique.  

Ces travaux remontent à une soixantaine d’années, mais n’empêche que l’intérêt pour cette discipline cesse de croître de manière exponentielle ces dernières années.  

Alan Turing, « Je propose de poser la question, « est-ce que les machines peuvent penser ? »

Dans la culture européenne, l’intelligence artificielle occupe l’espace, mais inquiète la population. Certains ne comprennent pas pourquoi les chercheurs sont en quête d’innovations qui pourront, demain, nous nuire. D’après une étude réalisée par le CSA, 4 Français sur 10 pensent qu’un jour les machines prendront le pouvoir sur les humains.

Cette représentation négative est surtout véhiculée par le cinéma et les livres de science-fiction. L’intelligence artificielle est souvent imagée par un robot humanoïde qui aspire à anéantir l’humanité ou qui est contrôlé par un humain espérant prendre le contrôle du monde. Dans le film Terminator, Skynet est une IA cruelle menant une guerre acharnée contre la résistance humaine et souhaitant détruire la planète avec des missiles nucléaires. Ces fantasmes hollywoodiens influencent notre point de vue concernant l’intelligence artificielle. 

Image tirée du film Terminator, Skynet

Les médias surfent également sur ces inquiétudes : nous avons déjà lu des articles qui mettent en lumière des titres sensationnalistes et anxiogènes tels que « Le danger de l’intelligence artificielle ». S’ils sont certainement plus vendeurs, ces titres manquent parfois objectifs.

Il existe une certaine réticence au changement et à l’innovation qui est propre à chaque culture. Par exemple, au Japon, l’intelligence artificielle est perçue comme positive : les robots peuvent nous sauver de ce monde et améliorer notre quotidien. 

Pour finir, le terme d’intelligence artificielle peut faire peur. Il sonne comme une entité à part entière qui serait un mélange entre une forme d’intelligence humaine et une créature artificielle, ayant des pouvoirs magiques, qu’elle ne possède finalement pas. 

Cependant, l’intelligence artificielle ne pourra pas faire autant de choses qu’un humain. Nous ne devons pas nous inquiéter pour cela. Elle représente une grande opportunité capable d’accomplir des actions étonnantes. L’IA est donc juste un moyen pour les humains de créer des outils performants pouvant améliorer sa vie quotidienne.  

Bien sûr, nous devons toujours garder un œil critique, car comme dans tous les domaines l’intelligence artificielle possède des limites. 

L’intelligence artificielle fait l’objet de nombreuses controverses et il est à l’heure actuelle encore difficile de la définir avec exactitude. Les chercheurs eux-mêmes n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une définition. 

Pionnier de la discipline, Marvin Minsky définit l’IA comme une science qui consiste à faire résoudre à des machines des problèmes qui auraient nécessité une forme d’intelligence humaine pour être résolus. Par exemple, dans la vie de tous les jours on utilise la reconnaissance vocale avec Alexa qui permet de répondre au besoin exprimé oralement.  

La reconnaissance vocale avec Alexa

L’intelligence artificielle n’est pas une magie, elle est le fruit d’une réflexion humaine. Le robot qui a exploré Mars n’y serait jamais allé sans l’humain. L’IA permet d’approfondir des questions pour trouver des solutions auxquelles un individu n’aurait pas pensé.  

Également, elle a su démontrer sa faculté à imiter l’humain dans plusieurs domaines, voire le défier. Par exemple, AlphaGo est une IA déployée par DeepMind, elle est devenue imbattable au jeu de go. En mars 2017, elle bat Lee Sedol, un des champions de cette discipline. (Un reportage est d’ailleurs disponible sur YouTube : https://youtu.be/WXuK6gekU1Y). 

On s’attend à ce que l’intelligence artificielle puisse aider les humains dans certaines tâches spécifiques. Une notion de complémentarité peut s’installer par exemple en médecine, où l’IA peut détecter des tumeurs moins visibles à l’œil nu. Ce qui peut aider le médecin à établir un diagnostic au patient.  

L’intelligence artificielle a révolutionné bien des domaines, et comme toutes technologies, elle éveille les passions. Les Français se montrent de plus en plus favorables à celle-ci. 85 % des Français pensent que l’IA va être un véritable bouleversement au même titre qu’internet (d’après un sondage réalisé par le CSA). 

L’intelligence artificielle est donc un formidable outil qui permet aux humains de comprendre et maîtriser la complexité du monde qui nous entoure. Malheureusement, certains vont vouloir développer une IA pour de mauvaises raisons. L’intelligence artificielle n’est pas responsable de l’usage que les humains en font. 

Des réglementations ont été créées pour préserver les utilisateurs, comme le RGPD, (le Règlement général sur la Protection des données), et prochainement un nouveau règlement de l’Intelligence Artificielle devrait être voté par la Commission Européenne.

Dans notre prochain article, nous vous expliquerons notre processus de traitements des emails. En effet, notre Cygogn utilise une IA qui détecte le type d’email reçu pour le distribuer au bon destinataire de l’entreprise ciblée.

Crédit photo : Terminator – www.cineserie.com / Alan Turing – CMU Machine Learning Department